Cette période d'Halloween arrive à point nommé pour évoquer la peur.
"Suis-je à la hauteur? Vais-je pouvoir y arriver? Qui ne s’est pas un jour posé ces questions.
Je trouve que la peur est une émotion difficile à admettre. Je n’arrive pas facilement à dire que j’ai peur. Je sais que la peur peut me faire transpirer, me donner mal au ventre et m’empêcher de penser clairement. J’arrive à dire que j’ai peur des serpents, mais moins facilement que j’ai peur de ne pas réussir dans mon prochain poste au travail ou que j’ai peur qu’il arrive quelque chose de grave à un de mes proches.
Pourtant la peur est universelle, au même titre que la joie ou la colère.
Elle était déjà présente il y a des millénaires quand les hommes chassaient le mammouth (enfin je ne suis pas sure qu’on chassait le mammouth mais vous voyez où je veux en venir), elle est également connue sous les termes de réponse combat-fuite (flee or fight). La peur sert à réagir face à une menace. Elle nous alerte. C’est une émotion d’anticipation. Elle a donc son utilité, comme les autres émotions. C’est lorsque sont intensité et/ou sa durée nous submergent que cela peut devenir problématique.
Avez vous remarqué que la peur est souvent une émotion empêchée dans notre société?
Un parent qui dit à son enfant: « Mais non , voyons il n’y a pas de quoi avoir peur. » Une copine qui nous dit « Mais non, n’aie pas peur, ça va bien se passer. » L’intention est louable, mais moi je n’ai pas l’impression que ces phrases m’aident…
Avez-vous vu passer cette image en Anglais sur les réseaux sociaux:? « Never in the history of calm down has anyone calmed down by being told to calm down ». J’adore. Cette phrase nous dit avec beaucoup d’humour que jamais dans l’histoire de « se calmer » quelqu’un à qui on a dit de se calmer ne s’est jamais calmé.
De nombreuses situations peuvent nous amener à ressentir de la peur: une charge de travail qui augmente, une nouvelle activité, un examen dans le cadre de nos études, un changement à venir ou imaginé, nous retrouver face une personne dont le comportement nous parait imprévisible ou manipulatoire…
Face à la peur, la fuite?
Dans son livre, « Colère, Peur, Tristesse, Joie : coacher les émotions* », Daniel Chernet indique que la peur mène naturellement à vouloir fuir la situation ou tout du moins à chercher à l’éviter. Je me base sur son ouvrage pour la suite de cet article.
Il donne de nombreux exemples d'évitement: ne pas prendre de décision, procrastiner, obéir et nous conformer, ne pas aller au contact des personnes avec qui nous avons des difficultés, chercher à séduire la personne qui nous fait peur, ne pas mettre en oeuvre vos propres désirs etc
Le courage
D. Chernet écrit: Le courage est la capacité à tenir compte de ses peurs, à les surpasser pour agir. Deux manières d’agir sont possibles face à sa peur:
- « Même pas peur »: La non-reconnaissance et la non-expression en dénigrant les émotions
- La prise en compte de la peur au travers de son expression, dans un relation aidante et bienveillante, la recherche des risques réels, la mesure de ce risque, la mise en oeuvre des protections nécessaires, et la prise de décision d’agir
La protection et la permission
L’analyse transactionnelle (qui fera l’objet d’une article sur ce blog) met en évidence les notions de protection, de permission et de puissance (les 3P). L’idée étant de pouvoir créer un contexte dans lequel on peut modifier nos comportements. « Quelles permissions puis-je me donner ? » « Qu’est ce qui me permettra de me sentir en sécurité pour le faire? ». Et c’est en opérant des changements dans nos comportements que petit à petit on va pouvoir développer sa puissance, sa capacité à maîtriser des situations nouvelles. La puissance est le résultat d’un sentiment de sécurité, de la conscience de ses possibilités, compétences et de ses capacités.
En quoi le coaching peut-il être utile?
En partant du principe que la peur diminue lorsqu’elle est exprimée et lorsque qu’une personne sûre vous accompagne et vous aide à la traverser. Elle se traite dans une relation d’accompagnement et de soutien. L’idée étant d’accueillir l’émotion, d’identifier l’objet de la peur, le risque ou les enjeux, le besoin à satisfaire, les protections et les permissions utiles afin de pouvoir se rapprocher de la réassurance face à cette peur.
*Daniel Chernet, « Colère, Peur, Tristesse, Joie : coacher les émotions » Editions Eyrolles – 2016.
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